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Le Ruzé en transat (3e semaine)

Mindelo (Sao Vicente - Cap-Vert) – Prickly bay (Grenade-Antilles)

Distance parcourue : 2486 milles nautiques (4614 km)

Durée de la transat : 19 jours

Vitesse moyenne : 5,5 nœuds

Lundi 30 janvier

Grosses soufflantes à plus de 35 noeuds (70 km/h) la nuit, histoire de débuter la semaine de façon dynamique. Le capitaine et le mousse sont loin d'avoir dormi sur leurs deux oreilles, contrairement à Erwan qui se réveille chaque matin frais comme une rose, c'est beau la jeunesse ! La houle, de travers, donne du fil à retordre. Chaque geste exige une lutte féroce pour respecter les lois de la gravité. On passe le 52e W sous trois ris-trinquette. On empanne à midi après les pancakes (faut pas déconner, y a des priorités !)

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 Après-midi de grains violents, on passe brutalement de 12 à 30 noeuds . Le mousse, après sa nuit "dynamique" est crevé, donc d'humeur ronchonneuse. Heureusement, les garçons gardent un esprit plus positif…

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Mardi 31 janvier 

Les grains se succèdent toute la nuit, dans une atmosphère chaude et moite à souhait. Erwan doit prendre la barre quand à 7h du mat, on se prend une nouvelle soufflante plus tonique que les autres, plus de 30 noeuds (et qui dure !). Le mousse lit "Rhum" de Cendrars, histoire de rester raccord avec l'ambiance nocturne. 

Un voilier sur l'écran de l'AIS : Sy Philia que nous avions comme voisin sur les pontons de Mindelo. On passe le 55e W avec des grands dauphins qui sautent majestueusement autour du Ruzé, accompagné d'un bébé tout minus, mais aussi véloce que ses parents ! Les dauphins c'est toujours bon pour le moral ! D'ailleurs, le temps s'éclaircit, c'est grand bleu et douche pour tout le monde dans le cockpit sous un soleil radieux. On réussit très brièvement à établir le contact téléphonique avec Dremmwel, eux nous entendent, nous pas du tout à part quelques hurlements de joie qui nous rassurent sur leur état d'esprit : GPAB (Grosse Patate à Bord!). 

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Mercredi 1er février 

Le mousse peut envoyer un texto d'anniversaire à sa mère, merveille du téléphone par satellite ! Pancakes au petit déj et lentilles à midi, tradition familiale (du capitaine) oblige (dégustées chaque premier du mois, elles sont censées apporter la fortune), délicieuses en salade avec des graines germées du jardin. Nouvelle dorade coryphène pêchée juste avant le dîner, on est chanceux en ce premier jour du mois.

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Après les phaëtons et les océanites, seuls zoziaux observés jusqu'ici, on observe pour la première fois une Frégate Superbe et une Sterne, la terre n'est plus si loin, à environ 200 MN (400 km), c'est la Barbade… 

 

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frégates.JPGJeudi 2 février 

Nuit tout schuss, Le Ruzé file à 6 noeuds pile sur la route. Au matin, mauvaise nouvelle, on s'aperçoit que l'une des drosses du régulateur est bouffée jusqu'à l'âme. En cause : les poulies pourries achetées au Portugal. Le Capitaine est bon pour faire du matelotage de fortune en utilisant le fourrage d'un vieux bout.

Autre coup dur, une dorade maousse dévore notre dernier poulpe et coule avec lui ! Nous n'avons plus aucun appât pour pêcher ! Côté navires, ça sent la côte, festival de feux dans la nuit  : on croise un remorqueur, un pétrolier, un cargo et un paquebot illuminé comme un arbre de Noël ! 

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Vendredi 3 février

La Barbade en vue à 2h du matin, un halo qui troue la grande nappe ciel étoilé au-dessus de l'océan. On passe à 15 milles de l'île sans s'arrêter (eh oui, on vise Grenade, 200 MN plus loin). Puis, soudain, dans la nuit, pas loin, les feux d'un voilier sans AIS, rien sur le radar non plus… Et si c'était les copains ? Eh oui, c'est bien eux, sur l'autre bord, Marie, qui est à la barre se dit elle aussi "Et si c'était Le Ruzé ?" Dremmwel et Le Ruzé se font donc un bref bonjour nocturne sans vraiment se reconnaître. On les capte à la VHF le matin, c'était bien eux ! On navigue ensuite en visuel, nous devant, eux derrière à 3 MN (soit 6 km), c'est sympa… Ils ne vont plus à Tobago, leur destination initiale, mais à Grenade. Chouette, on va tous se retrouver là-bas, ainsi qu'Essentiel, le cata de Pierre, Estelle et leurs 3 enfants. Nombreux fous et sternes au coucher du soleil, cette fois, la terre est toute proche…

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Samedi 4 février "THE END"

Après une nuit venteuse, on arrive enfin en vue des côtes de Grenade. Pour rendre l'atterrissage moins rude après 19 jours de solitude, on choisit de jeter le pioche à Prickly Bay (plutôt que d'aller au port de St-Georges), où nous devons cependant slalomer entre les voiliers d'une régate… Nous confondons la bouée de régate avec la rouge tribord du mouillage, puis nous nous amarrons à un coffre jusqu'à ce qu'on réalise qu'il est écrit dessus "Private"…

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Nous squattons un peu, histoire de remettre le mouillage à poste (on l'avait rangé pendant la transat au fond du bateau), puis nous jetons la pioche avant de plonger dans les eaux idylliques de la Caraïbe. Quel plaisir de nager après avoir vécu à l'étroit dans Le Ruzé ! On attendra quelques jours avant de toucher terre, trop occupés à se baigner et à pêcher… des noix de coco, avant de rejoindre le port de St-Georges et sa marina, chic et très chère. 

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Commentaires

  • Quel bonheur de lire votre récit entre deux réunions chiantes à mourir...

    Profitez bien ;-)

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