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Lors de notre visite au jardin, c'est avec émotion que nous avons contemplé les eaux limpides de La Lézarde, la rivière qui traverse la commune de Gros-Morne et longe le parc de l'habitation HSE. Car depuis 1958, en Martinique, La Lézarde n'est plus seulement une rivière : c'est un roman-manifeste, anticolonialiste, qui valut le prix Renaudot à Edouard Glissant, jeune écrivain martiniquais alors tout juste âgé de trente ans.
Souvenez-vous, il y a quelques semaines, on s'interrogeait sur la réapparition de notre ami, le pélican brun, en Martinique (et en Guadeloupe). En fait, il avait été chassé intensivement dès le début de la colonisation… pour sa graisse. Puis, l'utilisation massive du DDT des années 50 aux années 70 avait également contribué à la chute des populations de pélicans - non seulement aux Antilles, mais un peu partout dans la Caraïbe. Quarante ans après l'interdiction de cet insecticide meurtrier, les populations de pélicans ont repris du poil de la bête (aidées par des programmes de "réparation"). A partir de 2010, pas rancuniers, ces magnifiques oiseaux sont venus se réinstaller pour nicher en Guadeloupe, en Martinique et un peu partout dans l'arc antillais. Nos grosses poules reviennent de loin !
Au ponton R du port de La Trinité-sur-Mer, Le Ruzé et son équipage avaient été adoptés par un jeune goéland qui, au fil des mois, était devenu quasi apprivoisé. Adulte, il nous avait nous présenté sa compagne, puis ses poussins… Comme lui et sa petite famille venaient picorer nos restes, nous les surnommions affectueusement nos "poules". Au ponton de la marina Etang Z'abricots à Fort-de-France, nous avons déniché une "nouvelle poule", et de belle taille ! Depuis quelques jours, un pélican brun a pris ses quartiers sur le duc d'albe le plus proche du Ruzé. De là-haut, il peut zieuter son déjeuner ou piquer un petit roupillon en toute tranquillité. Inutile d'essayer de l'appâter avec du riz ou des plantains frits, il va falloir se remettre à pêcher !
