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La Lézarde

Lors de notre visite au jardin, c'est avec émotion que nous avons contemplé les eaux limpides de La Lézarde, la rivière qui traverse la commune de Gros-Morne et longe le parc de l'habitation HSE. Car depuis 1958, en Martinique, La Lézarde n'est plus seulement une rivière : c'est un roman-manifeste, anticolonialiste, qui valut le prix Renaudot à Edouard Glissant, jeune écrivain martiniquais alors tout juste âgé de trente ans.

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La Lézarde, c'est la rivière qui unit la montagne à la mer des Caraïbes. Personnifiée, c'est elle qui montre le chemin au groupe de jeunes révolutionnaires dépeints par Glissant dans son roman. 

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“Pourtant elle descend de belle façon les contreforts du nord, avec ses impatiences, sa jeunesse bleutée, les tourbillons de son matin. Lorsque paraît le premier soleil, la Lézarde surprise en son détour semble là s'assoupir, guetter l'astre, jouer à la dame, prudente ; puis soudain elle bondit, c'est comme un peuple qui se lève, elle débouche d'angle en angle, et elle rattrape bientôt les écumes qu'elle a laissées sur ses rives, avaricieuse, occupée de toutes ses richesses, comme un usinier qui guette au fond de ses chaudières, elle ne laisse ni la lie jaune ni l'éclair bleu, et la voilà dans le grand matin, joyeuse et libertine, elle se déshabille et se réchauffe, c'est une fille nue et qui ne se soucie pas des passants sur la rive, elle baigne dans sa promptitude (éternelle, et l'eau passe sur l'eau), et bientôt, comme femme mûrie dans le plaisir et la satiété, la Lézarde, croupe élargie, ventre de feu sur les froides profondeurs de son lit, comblée, s'attarde et se repaît dans le cri de midi.”

 

 

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