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22 mai : la Martinique commémore l'abolition de l'esclavage

Hier, 22 mai, c'était jour férié en Martinique. Depuis 1981, on commémore ce jour-là, non pas la promulgation du décret rédigé par Victor Schoelcher le 27 avril 1848, mais la lutte des esclaves martiniquais pour que ce décret soit effectif dans la colonie. Echaudés par le rétablissement de l'esclavage en 1802 par Napoléon après la première abolition de 1794, les esclaves craignaient que ce fameux décret entériné par la IIe République ne s'applique qu'à la St-Glinglin, vu la farouche opposition des planteurs békés à la nouvelle loi.

Les 21 et 22 mai 1848, de nombreuses révoltes éclatent dans toute l’île. Mais la principale aura lieu à St-Pierre, où un esclave est arrêté et emprisonné pour avoir… joué du tambour ! Le 22 mai, plus de 2000 esclaves se saisissent de coutelas et de bâtons pour réclamer sa libération. Les maîtres ripostent avec des fusils, faisant 25 morts et de nombreux blessés. N'ayant plus rien à perdre, les insurgés menacent d'incendier la ville.  Paniqué, le conseil municipal de la ville se réunit d’urgence et vote l’entrée en vigueur immédiate du décret. Chaque 22 mai, la Martinique commémore donc la révolte des esclaves de St-Pierre qui a permis l’abolition effective de l'esclavage*. C'est pour cela que la date de commémoration est différente dans chaque ex-colonie : le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane ou encore le 20 décembre à La Réunion.

St-Pierre.JPG

*Si les maîtres furent indemnisés pour le manque à gagner que représentait cette perte de main-d'oeuvre, les esclaves, eux, eurent moins de chance. Quelques-uns partirent vivre "de tout et surtout de rien" dans les mornes  (les fameux "nègres des bois" dont parle Patrick Chamoiseau dans ses romans), la plupart d'entre eux n'eurent d'autre choix que de revenir couper la canne pour un salaire de misère chez les anciens maîtres. 

 

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