Pour le moment, l'équipage du Ruzé en est réduit à arpenter l'île aux Fleurs… à pied ou en bus, ce qui en Martinique revient pratiquement au même car faute de transports publics dignes de ce nom, on poursuit ou on s'en retourne… à pied ! Ce qui ne facilite pas les déplacements. On pourrait aussi y aller en bateau, mais pour le moment nous avons besoin des commodités du port. Heureusement, nous pourrons bientôt goûter aux charmes de la location de bagnole longue durée. En attendant, retour sur les balades faites en avril dernier avec Dinah dans le Nord-Caraïbes.
Première étape sur la route qui mène de Fort-de-France au Prêcheur, Case-Pilote. Ce petit port de pêche est l'une des plus vieilles communes de l'île. Elle doit son nom au chef caraïbe, Pilote, qui se montra très accueillant envers les jésuites français fraîchement débarqués sur l'île vers 1630… S'il avait su ! De fait, le village peut s'enorgueillir de posséder la plus ancienne église de l'île construite entre 1640 et 1645. Mais à peine vingt ans plus tard, en 1660, sur les 777 habitants de Case-Pilote, 444 sont des esclaves africains et il n'y a guère plus de Caraïbes, exterminés par les colons.
Aujourd'hui, Case-Pilote arbore un joli front de mer égrenant ses maisons colorées. Et pour les amateurs, une fontaine de céramique bleue ornés d'angelots joufflus qui jouent de la trompette, kitsch à souhait !
En 2004, le mousse, alors en vacances dans l'île, était tombée amoureuse d'une belle bâtisse années 30 qui tombait totalement en ruines sur la plage longeant le port. Sur le fronton lépreux, on pouvait déchiffrer son nom : Villa Nono. Heureuse surprise : treize ans plus tard, la belle vermoulue est restaurée et classée monument historique. Impossible en revanche d'en savoir davantage, l'architecte est inconnu, la maison non datée… Il faudrait aller glaner des souvenirs auprès des anciens Pilotins. Si d'aventure, parmi ceux qui lisent ces lignes, certains détenaient quelques infos…
Mais ce qu'on préfère à Case-Pilote, c'est son port de pêche, ses chats qui dorment à l'ombre des barques ou des filets dans la chaleur accablante du plein midi. C'est alors tellement calme ici qu'on ne peut faire qu'une chose : les imiter, en se promettant d'y revenir une prochaine fois, au petit matin, au retour de la pêche, pour profiter de son animation.
