Welcome to Union Island

Y a pas que les poissons et les coraux dans la vie, il y aussi la paperasse. On a quitté les Grenadines de Grenade (Cariacou, Petite Martinique) pour celles de Saint-Vincent (Petit St-Vincent, Union, Mayreau, Tobago Cays, Canouan, Bequia). Comme c’est dimanche, ça se passe dans les bureaux du minuscule aéroport où les avions ressemblent à des jouets. Enfin en possession de notre clearance, nous pouvons aller nous balader dans l’île et tenter de remplir notre mission : trouver un moteur d’occase pour notre annexe chérie (certains en auraient leur claque de ramer contre vents et courants, les chochottes !)

 

 Union, c’est avant tout une île pentue avec des sommets en zigs et en zags, qui se découpent pointus sur l’horizon.

A terre, c’est le choc : Clifton Harbour est un village entièrement dédié au tourisme avec hôtels, plages privatisées, marché artificiel, rangées de bars et de restaus exclusivement fréquentés par les vacanciers européens et américains. Normal, Clifton Harbour a été créé de toutes pièces dans les années 80 par un Béké martiniquais qui a construit le premier complexe hôtelier de l’île. Tout le village est « géré » par des sociétés privées. Il faut s’éloigner franchement de la rue principale et de sa foule pour découvrir la beauté de Union.

Ca tombe bien, on commence par aller chez le mécano pour essayer un Johnsson d’occase, abandonné là par un client dégoûté. L’endroit, bien que tenu par Laurent, un Jurassien, est typique du côté foutraque des Grenadines avec vue imprenable sur le champ de ganja du voisin, sculptures africaines devant l’atelier, gosses qui traînent au milieu du bric à brac de bidons et de planches…

On négocie avec le mécano qui doit se pencher sur les pannes éventuelles et en attendant on part se balader de l’autre côté de la pointe où l’on découvre un joli cimetière où les défunts font face au lagon pour l’éternité, pas mal comme dernière demeure ! Comme les pelouses de l’aéroport, celles du cimetière sont entretenues par les chèvres… Si vous aimez les biquettes, prenez un billet pour les Grenadines, elles sont légion sur toutes les îles.

 

Pour les vivants, c’est très agréable aussi de patauger les pieds dans l’eau tiède en observant les aigrettes de récif, les crabes et les lambis.

 

Retour à l’atelier de mécanique à travers la campagne, les maisons colorées et les cases d’où s’échappent les basses puissantes du dub, avant de rejoindre le port avec le moteur qui ne marchera que quelques centaines de mètres le premier jour, puis tout une après-midi après nettoyage du carburateur, puis… plus du tout le troisième jour d’essai ! Tant pis, il faudra se résoudre à ramer aux Tobago Cays !

 

 

 

 

Heureusement, Erwan a immortalisé ces quelques instants où nous avons cru pouvoir cesser de chanter "T'as cassé la motogodille, maint'nant t'as plus qu'à pagayer"…