Après Grenade, sa fièvre verte, ses « aluguer » aux basses de sono aussi puissantes que leur moteur, Cariacou, c'est l'escale tranquille dont on rêve après une traversée. C'est d'ailleurs cet atterrissage qu'a choisi Namaste, autre batocopain, parti de Mindelo. On est tout heureux de revoir le beau Joshua rouge à Tyrell Bay.
« Salut Namaste ! Comment s’est passé la transat ? » « 17 jours, mais crevant ! » On admire la performance de Philippe, son skipper, parti quasiment en même temps que nous du Cap-Vert, mais qui a traversé l’Atlantique en solo. Chapeau ! C'est lui qui était venu voir Le Ruzé à Santa Cruz car l'un des architectes du Trisbal était un copain à lui, il connaissait donc bien la bête. On retrouve également les Dremmwel à Tyrell Bay pour une langouste-party (qui est aussi une tazard-party et une ribbs-chicken-party) grâce à leur superbe barbecue de bord (photos sur leur site).
Pour nos plongées sur la patate de corail, au milieu de la baie, nous pagayons avec enthousiasme sous les regards narquois des autres navires. Il faut dire que notre annexe capverdienne, bien que toujours vaillante, ressemble à s'y méprendre au kayak des "Vacances de M. Hulot". La pauvre, hélas, collectionne les fuites, en dépit de l'achat de colle chez le ship du coin (by Erwan aller-retour à la nage s'il vous plaît !) mais au moins, si elle se dégonfle, elle ne prend pas l'eau comme la "Titanic" des Dremmwel, na !
Sinon, Cariacou, c’est la campagne, avec poules, chèvres, moutons à gogo et quelques vaches. Dans la baie, nombreux pélicans et balbuzards.
Des Rastas et des supermarchés vides, on se croirait un peu au Cap-Vert en version anglophone. Les cybercafés peuvent y être, disons, décalés…
Hillsborough, le chef-lieu où l’on fait les papiers de sortie du territoire, n’est qu’un gros bourg où se croisent quelques rues. Nous avons tenté de le parcourir sous une pluie battante qui a duré toute la journée. Du coup, on s’est rabattu sur le shopping : une machette pour le capitaine et un parapluie pour le mousse. L’avantage du pépin aux Antilles, c’est qu’il peut servir à la fois pour le soleil et pour les grains.
En dépit de cette météo fâcheuse pour les plaisanciers que nous sommes (mais qui fait pousser en abondance les patates douces et les christophines dont nous nous régalons), nous sommes assez séduit par Cariacou, son atmosphère « no stress », ses habitants très… détendus ! C’est promis, à la saison des cyclones, on reviendra…
