Tenerife (Santa Cruz) -El Hierro (La Restinga) 131 MN
Après un dernier coucou à Yves et Joanna et une manœuvre de port qui aurait pu s’avérer rocambolesque vu l’étroitesse de la panne, Le Ruzé a pris congé de Santa Cruz, direction La Restinga sur l’île de Hierro, 130 milles plus loin. Comme le vent ne décoiffait pas (NE 3 Beaufort), le cap’tain en a profité pour mettre à l’eau sa mitraillette à maquereaux.
Le Teide, caché jusqu’ici sous sa couronne de nuages, en a profité pour faire une petite apparition, mais on n’a pas eu le temps de l’admirer, car juste à ce moment, trois globicéphales ont surgi, magnifiques, pas très loin du Ruzé.
Une première pour Erwan qui n’avait jamais vu de globis. Le Cap’tain, lui, a réussi à les identifier : ce n’étaient pas des globis « ordinaires » mais l’espèce tropicale. Et hop ! Une coche… c’est à dire une bière demain soir à Hierro. A peine remis de la vision idyllique de ces puissants cétacés, on s’aperçoit que la planche de la ligne a plongé. Un chinchard ? Un maquereau ? Pas du tout : une jolie bonite ! (soit un petit thon pour les néophytes). Bientôt Noël, mais aujourd’hui, c’est déjà le jour des cadeaux…
14H : on envoie le spi et Le Ruzé trace désormais à 6,5 nœuds de moyenne, longue glissade le long de la côte de Tenerife tout l’après-midi, quand tout à coup, au loin, une énorme bête saute comme un dauphin. Puis une autre… Une baleine ? Drôle de saut pour un animal si gros. Vite, vite, le guide des cétacés… Pas de doute, c’est un hyperoodon boréal ! Ca nous en bouche un coin ! Faut dire que le bestiau saute en avant comme un dauphin de 8 mètres et de 8 tonnes… Là, c’est vraiment Noël !
Après une première partie de nuit tout schuss par 20 nœuds de vent au grand largue, et sous une magnifique pleine lune qui éclaire le paysage comme en plein jour, le vent nous quitte malheureusement à 3 heures du matin et il faut se résigner à faire tourner M. Yanmar. C’est donc au moteur que nous verrons le soleil se lever sur les falaises et les volcans de Hierro. On entre tranquillement dans la passe du minuscule port de La Restinga et ses eaux limpides qui paraît-il, regorge de tortues. A peine Le Ruzé amarré et les papiers remplis auprès du très tranquille José, le capitaine du port, on tombe sur des plongeurs occupés à… gratter le dos d’une grosse tortue qui, cependant, semble avoir hâte de regagner l’océan. Le séjour à Hierro commence bien !