Déambulant sur le port d’Afurada, le voyageur est quelque peu surpris de croiser le linge des gens du cru, gréé sur des câbles soutenus par de grandes perches et claquant au vent comme des voiles de navire. Nul campement gitan à l’horizon, mais un lavoir communautaire édifié par la municipalité en 2003.
Un projet sans doute issu d’une politique sociale visant à sortir les femmes de leur tête à tête avec la télé. Car ici, sur la rive sud du Douro, à la périphérie de Porto, la banlieue ne respire pas l’aisance. L’horizon des femmes, c’est souvent le ménage et la télé. D’où le lavoir pour (re)créer du lien comme on dit aujourd'hui y compris avec la géographie du coin puisque passait ici un ruisseau… Apparemment ça marche et nul ne s’offusque icide voir des culottes géantes voler sous le nez des passants. Faut dire que bon, au Portugal, sans vouloir faire cliché, le linge, c'est un truc quasi sacré !
