Petit retour sur notre première traversée vers l'Espagne du Nord, soit 290 milles nautiques, du jeudi 25 août 16H au dimanche 28 août 7H.
Les meilleurs moments :
- Quand on a enfin quitté le ponton de La Trinité/Mer ! (Mais avec un petit pincement au coeur quand même… en laissant Pierre-Yves et quand les gars du port sont venus nous faire la bise en zodiac dans le chenal)
- Quand Eole s'est mis à souffler au large des Poulains, vers 22H, mettant fin au ronron du moteur qui tournait depuis le départ(16h) pour cause de pétole.
- Quand Le Ruzé s'est mis à galoper avec des pointes de vitesse à 8,5 noeuds dans plus de 30 noeuds de vent le vendredi matin (3 ris dans la Grand-Voile, trinquette et un petit bout de génois). Que du plaisir à la barre ! Le capitaine n'en revient toujours pas !
- Quand on a aperçu les souffles de nos premières baleines, puis croisé le petit troupeau de rorquals nageant paisiblement au coucher du soleil (vendredi soir). Pas de photos car c'était furtif, on a préféré les admirer plutôt que risquer de les rater en cherchant l'appareil.
- Quand après une journée de moteur, on a renvoyé les voiles pour une longue glissade nocturne vent de travers sous un ciel superbement étoilé (nuit du samedi au dimanche). Nuit magique, pleine d'étoiles filantes, à peine troublée par le passage de deux cargos. Et sans pêcheurs à l'arrivée à Gijon, ce qui est rare sur les côtes espagnoles.
- La première douche et la première bière après 3 jours de navigation (malgré le boucan dû à la fin du 25e festival du cidre naturel des Asturies !)
Les moments de solitude :
- Quand le moteur, après un essai de voiles jeudi soir, a refusé, un instant, de démarrer.
- Quand les bateaux de pêche ont saturé l'écran du radar, la nuit, au large de Belle-Ile.
- Quand le régulateur a refusé de barrer… (et qu'on s'est coltinés la barre pendant 3 jours)
- Quand on a ouvert le tupperware à fromage oublié depuis 4 jours !
- Quand on s'est aperçu qu'on avait oublié la bouteille de rhum du capitaine !
Commentaires
Bon vent pour le périple !!!
Bon, maintenant il va falloir prévoir un détour par chez nous pour faire les réserves de rhum du capitaine...c'est facile, après l'Espagne, vous prenez à gauche plutôt qu'à droite.
Des bisous.
Pendant la traversée, le régulateur d'allure qui est censé barrer à notre place à obstinément refusé de faire son boulot. On a donc du barrer en permanence en se relayant toutes les quatres heures.... On profite de l'escale à Gijon pour faire quelques modifications : réalistement de la bielle et modification des points de tire sur le safran pour se rapprocher d'un rapport 2/1 entre l'angle de barre et celui de pivotement de la pâle. Bref, on bricole et on verra demain si ça marche mieux, histoire qu'on puisse se consacrer à la pêche à la bonite le long de la remontée du plateau continental !!
Suis passée à la Trinité dimanche, le Ruzé est parti... Bizarre, pincement au coeur... mais heureuse pour vous
Je vous embrasse très fort
PS : L'odeur du fromage, c'est le parfum continental...