Petite nav d’été pour le Gros Ruzé

Ce week-end, on a dit au revoir à la marina d’Etang Z’abricots, aux hirondelles, au héron, au pélican et à chat-bout-de-doigt (oui, oui une chatte noire qui aimait jouer à la bagarre en nous mordillant les phalanges). Direction le port du Marin via Petite Anse. L’occasion de s’ébrouer enfin pour le Gros Ruzé qui s’ennuyait à compter les coquillages qui lui grimpaient sur le ventre. Pour bien nous montrer qu’il en avait assez du ponton, il nous a joué une petite farce au départ en refusant de pointer son étrave dans le bon sens : résultat, on est partis en marche arrière, ce qui implique de serrer les fesses pour le barreur car en marche arrière Le Ruzé persiste à ignorer la ligne droite… 

Heureusement, à peine sorti du port, il s’est mis à galoper comme un fou, atteignant plus de 7 nœuds avec tout dessus au portant comme au bon plein. Il faut dire que si le vent soufflait, la mer, elle, était plate.

Résultat, une belle nav jusqu’aux Anses d’Arlet où nous avons pris un coffre au milieu des tortues nageant et se goinfrant dans les herbiers. Malheureusement, la tortue est trop vive pour être prise en photo, elle se contente de pointer sa tête hors de l’eau une, deux, trois, quatre fois maximum… Mais le soir, l’une d’elle a frôlé le bateau et, surprise, elle souffle comme une otarie !

Ca faisait du bien un week-end loin de la ville, en face d’un petit bled tranquille, dont la cloche d’église égrénait les heures de son carillon cristallin. On en a profité aussi pour caréner et débarrasser notre gros Ruzé de son abondante housse d’algues et de bêbêtes en tout genre. Le skipper a profité du calme pour passer une nuit à la belle étoile dans le cockpit, avec le Scorpion en majesté et la casserole de la Grande Ourse à l’envers sur l’horizon. Depuis la transat, le ciel nocturne a bien changé en quelques mois, Orion, qui était notre « phare dans la nuit » est désormais beaucoup moins visible…

Le lendemain, petit déj et bain au milieu des tortues, toujours actives, et départ à l’aube pour la marina du Marin. On a beau avoir réservé une place, en Martinique, parfois, les choses ne sont pas si simples… Heureusement, aucun anicroche à l’arrivée : les deux agents de la capitainerie nous ont cornaqué jusqu’à notre nouvelle place… au bout du port pour ne pas changer, mais avec vue sur la mangrove, ses hérons, ses colibris et ses garde-bœufs. De plus, la place est ventilée, ce qui nous protégera un peu des moustiques… Nous voilà donc prêts à affronter les aléas de la saison cyclonique en espérant que NOAA n’en détecte aucun d’ici la mi-octobre.