Tarrafal - Sao Nicolau
Non, il ne s'agit pas de l'équipage du Ruzé, transformés en porcins couineurs par la magie noire d'un quelconque dieu africain, mais de charmants animaux croisés à chaque détour des chemins de campagne de Sao Nicolau. Des randonneurs français nous avait parlé d'une balade dans une "vallée luxuriante ou abondait la végétation". Ici, dès qu'on entend parler de verdure, on se met en route avec avidité, pressés de trouver un brin d'herbe ou une retenue d'eau au milieu de la lave désertique. Nous voilà donc partis, Erwan et le mousse, plein d'ardeur sur le thème "Qu'elle était verte ma vallée".
Mais de champs de canne et de végétation tropicale, point ! En revanche, nous avons compris pourquoi il y avait tant de lard et de saucisses dans les supérettes. Partout des petits cochons véloces (et de gros porcs poilus encagés) galopent à travers la montagne, à concurrence égale avec les chèvres, qui elles sont de véritables alpinistes. Il arrive que certaines d'entre elles dévissent faisant la joie des vautours qui nichent sur les pics surélevés, guettant la bonne aubaine.
On a également croisé quelques vaches siesteuses ou curieuses qui n'hésitent pas à aller brouter entre les parpaings des cimenteries.
Après avoir en vain explorer toutes les failles qui promettaient de la verdure dans la montagne, on rentrait bredouiiles à Tarrafal, quand soudain, au détour d'un chemin pierreux, on est enfin tombés sur la "coulée verte", soit des jardins juste à la périphérie du village où effectivement poussent la canne, le papayer, la pomme de terre et autres patates douces. Mais en toute petite quantité…
Cela se ressent sur les marchés où la tomate est un luxe (4 à 5 euros le kilo !). Côté fruits et légumes, c'est un peu plus fourni qu'à Sal, mais ça reste ténu : beaucoup de racines (ignames, patates douces), de bananes, mais heureusement quelques concombres, choux chinois et poivrons. De quoi accommoder nos trois petits cochons !