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Saudade

Puisqu’on est au pays de la nostalgie (si tant est que l’on puisse vraiment traduire ainsi la « saudade »), le mousse du Ruzé profite de notre escale forcée pour faire quelques incursions dans ses souvenirs.

 

Avril 74, j’ai six ans et demi, c’est l’anniversaire de mon petit frère (qui vient d’avoir cinq ans) mais ce n’est pas la seule raison de faire la fête à la maison : après 40 ans de dictature (1934-1974), le Portugal accède dans la joie à la démocratie. Je me souviens de l’affiche de la Révolution des œillets avec la petite fille nu-pieds glissant une fleur rouge dans le canon d’un fusil. Elle restera longtemps affichée dans la salle de bains !

Mobilized_Carnation_Revolution__Images_04.jpgA Peniche, la Fortaleza du XVe siècle transformée en prison fasciste « modèle » par le régime de Salazar, ouvre ses portes et libère les opposants au régime.

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Fascismo 2.JPGAujourd’hui, c’est un musée où l’on visite désormais les cellules des anciens détenus. En face, on peut boire un coup dans un petit café malicieusement baptisé Alcatraz.

 

  

 

 

 

 

 

Juin 94. J’ai vingt-six ans (et demi, mais à cet âge-là, ça ne compte plus !). Avec deux copines, on est parties en road-trip de Lisbonne à Porto le long de la côte portugaise.

Un soir, nous arrivons à Peniche, petit bout du monde perdu dans les brumes atlantiques. Pas un chat, quelques papiers qui volent sur l’esplanade déserte autour de la forteresse. Maisons en ruine, peintures écaillées, filets séchant au vent du large… le port semble oublié de la modernité. Pour Guylène et moi, c’est le coup de foudre ! Nous tombons immédiatement amoureuses de cet endroit.

 

 

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P1220090.JPGSeptembre 2016. Le port de pêche s’est modernisé et agrandi ; les îles Berlenga, à quelques milles de Peniche (et autre prison au temps de « l’Estado novo »), sont devenues une réserve naturelle accessible aux touristes et aux écoliers ; la péninsule de Peniche, elle, s’est transformée en « Mecque du surf », grâce aux vagues géantes issues du canyon de Nazaré non loin de là. La plage de Supertubos (ça veut bien dire ce que ça veut dire ! ) est désormais le rendez-vous des surfeurs, pardon des « riders », du monde entier. Avec tous ces changements, on pourrait croire que « l’esprit du lieu » s’est envolé… Bizarrement non ! Peniche a profité de la nouvelle vague sans perdre son âme. La nostalgie est toujours ce qu’elle était…

 

supertubos5.jpg

 

 

Commentaires

  • Super ce carnet de voyage !
    En avril 74, je suis allée avec des copains (voyage en car depuis Paris... arrivés tous moulus) à Lisbonne humer l'air de la révolution des oeillets. Grand moment !
    Merci pour le dessin de Porto.
    Portez-vous bien et au plaisir de vous lire ! Bises.
    Anaïs
    PS-Un lien sympa qui fourmille de renseignements, trajets, cambuse, technique : http://www.getaway-arb.fr/

  • Merci pour le lien, on va aller voir ça avant de quitter le continent... Bises.

  • Coucou les voyageurs !
    Veronique vient de me redonner le lien vers votre blog .
    J'espère que vous êtes au bout de vos mésaventures mécaniques et que la BONNE aventure va se poursuivre au gré des vents bienveillants ....
    Superbes photos !
    Bises de Pontivy
    Cath

  • Coucou Catherine,
    C'est sympa d'avoir un petit salut des brumes de Pontivy ! (Je plaisante, bien sûr, il y fait beau plusieurs fois par jour comme partout en Bretagne !). Oui, les ennuis moteur sont derrière nous, on est à Lisbonne par grand soleil (30 degrés !). Dernière escale sans doute sur le continent avant Madère... Bises et à bientôt sur le blog.

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